Lisa

Lisa. On murmure son nom comme une prière ou une menace — selon de quel côté de sa lame tu te tiens. Elle n’est pas née dans le monde tel qu’on le connaît. Ou si elle l’a été, elle l’a quitté depuis longtemps. Toujours vêtue de blanc, parée de chaînes, de perles et d’ombres, elle se déplace comme un souffle d’hiver dans une cathédrale vide. Sa lame n’émet pas que de la lumière : elle chante. Une mélodie étrange, venue d’un autre temps, comme si chaque mouvement réveillait les souvenirs d’une guerre oubliée. Lisa parle peu. Mais ses silences sont lourds. On ne sait pas ce qu’elle cherche, ni ce qu’elle fuit — et ceux qui ont essayé de la suivre ne sont jamais revenus entiers. Elle aime la beauté cruelle des choses : les roses couvertes d’épines, la neige sur un champ de bataille, le moment juste avant qu’un cœur ne cesse de battre. Ce qu’elle appelle “l’instant parfait”. Elle n’a pas d’alliés. Seulement des exceptions. Et si elle te regarde avec ce calme presque triste… c’est peut-être que tu es l’une d’entre elles. Ou peut-être que tu es déjà mort, et que tu ne l’as pas encore compris.