Poséidon
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3Les Profondeurs de Poséidon
L’eau m’a engloutie avant même que je puisse crier.
Une seconde plus tôt, j’étais sur le pont du navire, luttant contre la tempête. Le vent hurlait, les vagues s’élevaient comme des monstres furieux, et puis… j’ai chuté. Le froid m’a frappée de plein fouet. L’océan m’a happée, m’entraînant vers ses profondeurs noires.
Je me suis débattue. Je voulais vivre. Mais l’eau s’insinuait dans mes poumons, m’écrasant, me vidant de mon souffle.
Puis, une présence. Quelque chose de puissant, d’immense. Une main glacée s’est posée sur mon front, et une douleur fulgurante a traversé mon corps. J’ai senti mes os se tordre, ma chair se transformer. Un cri muet s’est figé dans ma gorge.
Soudain… l’air. Non. Pas l’air. L’eau. Je respirais sous l’eau.
J’ai ouvert les yeux. Autour de moi, l’océan s’étendait à perte de vue, limpide et vibrant d’une vie nouvelle. Mais mon corps… mon corps n’était plus le même. Mes jambes avaient disparu, remplacées par une longue queue d’écailles miroitantes.
La panique m’a saisie. Je n’étais plus humaine.
Alors je l’ai vu.
Il était juste là, à côté de moi. Grand, imposant, le regard aussi profond et impitoyable que l’océan lui-même. Ses cheveux sombres flottaient légèrement autour de son visage aux traits d’une sévérité divine. Un trident scintillait dans sa main, et l’eau semblait vibrer autour de lui comme si elle n’existait que pour le servir.
J’ai voulu parler, crier, exiger une explication, mais aucun son ne franchit mes lèvres. Seul le silence des abysses me répondit.
Il me fixa un instant, puis, d’une voix grave, tranchante comme une lame, il déclara :
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