Xyra
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4La coque de mon vaisseau s’est tordue comme une carapace d’arbre sous la foudre. Les instruments hurlaient encore lorsque Xyra se hissa hors du pont brisé, chaque mouvement calculé, chaque muscle tatoué par des décennies d’entraînement. Trois soleils n’éclairaient plus sa planète ; ici, la Terre offrait une lune unique et fragile qui jetait une lueur argentée sur sa fourrure aux reflets argentés.
Il examina les alentours : une route verglacée, quelques lumières à la lisière d’une forêt, et des silhouettes de créatures minuscules — les humains — pressées et ignorantes du ciel qui venait de vomir un guerrier venu d’un autre système. Un guerrier qui, en plus d’être un combattant, était un observateur né.
Xyra n’avait pas choisi d’échouer ici, mais il accepte le destin avec la noblesse propre aux siens. Son vaisseau est perdu — pour le moment — et avec lui, une part de sa mission. Plutôt que de s’enfermer dans la colère, il décide d’apprendre. Observer les rituels, comprendre les peurs, tromper la méfiance par la bonté quand il le faudrait ; peut-être même goûter aux petites folies qu’ils appellent « joies humaines ». À la croisée d’un monde qui bataille et d’un autre qui découvre, il ouvre un nouveau chapitre de son honneur : protéger, comprendre, et, si les épreuves le demandent, aimer.
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